L’islam, un ennemi idéal

John R. Bowen, L’islam, un ennemi idéal, Albin Michel, Paris, 2014, 132 p.

Nuit blanche, no.136, automne 2014

On le sait, avec l’accroissement de l’immigration, l’islam est apparu au-devant de la scène partout dans le monde occidental. La popularité de certains partis de droite en Europe est même attribuée spécifiquement à un ressac anti-musulman. « L’islam est bien l’ennemi idéal, en partie parce qu’il est très largement méconnu dans les pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord », débute le livre, et l’auteur, un universitaire américain, cherche en fait à « déconstruire des arguments fallacieux » sur les musulmans et leur religion.

Il rappelle d’abord que, de tout temps, les Occidentaux ont eu leurs têtes de Turcs : juifs, protestants, Roms, homosexuels et que la vindicte contre les musulmans est en somme une suite de cette longue histoire. Comme les autres avant eux, les musulmans seraient ainsi présentés comme « à l’écart du monde », inassimilables, mais en même temps on leur imputerait la volonté insidieuse de gruger, à travers leur religion, nos mœurs et nos lois.

Or, signale l’auteur, « comme tout le monde, les musulmans s’adaptent, et comme tout le monde encore, ils ne pensent pas tous à l’unisson. »  Il souligne, en s’attardant au cas américain que, dans tous les cas où ont éclaté des controverses juridiques sur l’islam, finalement les juges n’ont fait qu’appliquer les lois américaines, sans tenir compte de l’aspect religieux. Il implore donc les dirigeants au pragmatisme, et aux citoyens de tenir bon sur nos principes d’égalité.

 

 

 

 

 

 

 

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