Djemila Benhabib, ISLAMOPHOBIE, MON ŒIL !, LA LAICITÉ, REMPACT CONTRE L’ISLAM POLITIQUE, Kennes, 2022, 207 p. ; 29,95 $
Nuit blanche, no.169, hiver 2023
Née en Ukraine d’un père algérien, d’une mère chypriote-grecque, mais élevée en Algérie, cette militante bien connue dans le monde francophone a fait du combat contre l’intégrisme islamique la grande cause de sa vie.
Elle a de quoi pouvoir dire. Cette auteure était en Algérie durant sa période noire des années 1990, d’une violence sans nom alimentée par le combat des islamistes en vue de diriger non seulement le pays sur le plan politique, mais aussi de l’encadrer étroitement sur le plan religieux, social, idéologique.
Ce que dénonce Mme Benhabib, ce sont les entourloupettes des islamistes maintenant nichés dans les pays démocratiques. Ils utilisent la liberté d’expression, le politiquement correct, les partis politiques, de gauche notamment, pour faire avancer leur conception rétrograde de leur religion, autant dans l’espace public que privé.
Car ces islamistes utilisent tous les prétextes pour accuser les autres d’islamophobie, en fait quiconque critique l’islam : les militants laïques qui s’en prennent à leur vision étroite se voient ainsi faussement pointés du doigt d’être malveillants envers tous les musulmans.
L’essayiste dénonce à cet égard le modèle anglo-saxon, qui agit comme simple « gestionnaire de droits individuels », qui cloisonne les communautés culturelles et décourage leur véritable intégration.
La dernière phrase du livre dit tout à propos du courageux combat mené par l’auteure, sa motivation pour prendre avec vigueur la plume depuis des années à ce sujet : « Je sais que l’islam politique n’est pas un simple mouvement fondamentaliste, mais un mouvement politique totalitaire qui a pour visée d’engloutir le monde après avoir avalé la démocratie. »
Yvan Cliche
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