La Voix de l’Est, 13 mars 2023
Samedi le 11 mars, après bien des hésitations au fil des années, craignant la brutalité inutile sur la glace, je suis allé voir du hockey sénior, à Granby.
C’était donc ma toute première fois.
Et ce sera ma dernière.
Pas que les joueurs sont dénués de talent, au contraire. J’ai vu des patineurs fluides, habiles, rapides, des gardiens alertes.
En gros, 59 minutes de beau jeu.
Et puis, tout s’est gâché. Complètement. Inutilement.
Au lieu de finir le match dignement (7-3 pour Plessisville), voire de conclure la série car Granby perdait 3-0 dans celle-ci, les deux entraineurs ont eu la fâcheuse idée de tout gâcher et de jeter sur la glace leurs fiers-à-bras.
Tout, ensuite, s’est grandement, et rapidement, dégradé.
Des gestes d’une grande violence ont été commis : des bâtons utilisés comme une arme pour frapper avec force l’adversaire, dont un coup de bâton en plein visage.
Tout cela devant la police de Granby, présente sur place.
L’arbitre a dû interrompre le match, sans conclure la minute restante. Les joueurs n’ont même pas pu, comme le veut l’esprit sportif, se donner la main à la fin de la série.
Quel gâchis. Quel désastre.
Est-ce bien nous, Québécois, Canadiens, qui allons ensuite donner des leçons de bonne gouvernance à d’autres pays ? Leur faire la morale ?
Car toute cette violence, pour quoi au juste ?
Pour défendre son territoire contre une invasion étrangère ?
Non. Pour du simple hockey joué par des adultes, au Québec.
On parle juste de hockey. Entre villes régionales de notre province. On est entre nous.
On n’a pas à se violenter de la sorte pour des enjeux aussi futiles.
Le hockey sénior a été ce soir-là à la hauteur de sa mauvaise réputation. Cette ligue vit encore à la mode, longtemps passée date, du hockey des années 1970. Celui-ci n’a plus cours. Cette ligue est 50 ans en arrière de son temps.
Bref, elle n’est pas arrivée au 21e siècle.
Tout ce que je peux dire, aux dirigeants et entraineurs de cette ligue : vous n’êtes pas des amateurs de hockey. Vous êtes des fossoyeurs de notre sport national.
Yvan Cliche
Waterloo
Les commentaires sont clôturés.