Les chrétiens et l’islam

Le Devoir, 24 décembre 1984

Michel Lelong, L’église nous parle de l’Islam du concile à Jean-Paul II, Paris, Éditions du Chalet, 1984.

Au cours de ses nombreux voyages à travers le monde, le pape Jean-Paul II s’est maintes fois arrêté sur le problème épineux des relations entre la chrétienté et l’islam.

Que ce soit en Afrique, en Asie et même en Europe, le Saint-Père, poursuivant en cela l’enseignement hérité du concile Vatican II, n’a cessé d’appeler au dialogue ceux qui « par la foi en un Dieu unique, doivent collaborer pour la promotion de la dignité et du progrès de la personne humaine ».

Marqués du poids de 13 siècles de tensions politiques et militaires et de débats doctrinaux, les rapports entre les Églises occidentales et l’islam affrontent aujourd’hui un contexte nouveau.

À l’apologétique des siècles derniers fait place maintenant, dans les milieux catholiques, à une attitude plus conciliante envers les Croyants musulmans. À preuve la création à Rome, en 1964, d’un secrétariat pour les non-chrétiens » et les nombreux colloques chapeautés par l’Église, sur les relations entre l’Église catholique et l’Islam.

Ayant vécu de très nombreuses années dans le monde arabe plus particulièrement au Maghreb, le père Michel Lelong a consacré sa vie au rapprochement entre les chrétiens et les musulmans. Auteur de plusieurs livres et communications portant sur ce sujet, le père Lelong nous présente, dans l’Église nous parle de l’islam, les allocutions officielles de l’Église romaine sur les relations islamo-chrétienne.

Dorénavant convaincue que le monde ne sera un qu’à condition d’être pluriels, l’Église, tout en demeurant fidèle a sa tradition, exprime dans ces textes le profond respect qu’elle voue envers la foi et les valeurs religieuses des musulmans.

Tout en reconnaissant les différences énormes qui les séparent, les chrétiens et les musulmans doivent dorénavant « développer les lien spirituels qui les unissent, afin de protéger et promouvoir ensemble, pour tous les hommes […] la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté. » De ce renouvellement des mentalités, nous dit l’Église, doit naitre l’ouverture envers la foi musulmane.

Cette ouverture convie les chrétiens à un dialogue qui ne doit pas viser au syncrétisme spirituel, mais à la compréhension de l’autre, de sa vérité et de sa diversité. Ce seul effort de coopération entre croyants de différentes religions, nous rappelle le père Lelong en conclusion, est déjà un apport crucial à la cause de la paix dans le monde.

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