Le Devoir, 29 août 1985
Djamel Benstaali, L’Islam et l’Occident face à la crise mondiale, Éditions témoignage chrétien, Paris, 1984.
ANCIEN représentant de l’Algérie auprès de l’Unesco, M. Benstaali entreprend d’emblée une lecture froide de la situation mondiale actuelle. Les espoirs et les illusions du monde s’effritent à l’analyse de l’évolution des rapports économiques internationaux. Le fossé entre les pays nantis et les autres ne cessent de s’agrandir et les perspectives d’avenir n’annoncent guère un avenir meilleur pour les pays en développement.
Devant la perpétuation des situations d’injustice, l’illusion d’un nouvel ordre économique international, renchérit l’auteur, la grande famille que devrait être la communauté mondial este encore, hélas ! un rêve que l’on n’a plus la force de caresser.
Certes, la crise mondiale actuelle fournit la preuve tangible du rapport de force injuste sur lequel reposent les relations Internationales. Toutefois, moraliser ces relations, établir plus de justice de solidarité, permettrait de résoudre en partie les graves maux de l’humanité. Méconnu en Occident, victime de préjugés et de fausses interprétations qu’il convient de dissiper, l’islam peut apporter selon M. Benstaali, des éléments de réflexion propices au progrès moral et spirituel dans un monde en danger de disparition.
De part ses spécificités, et notamment sa vocation à synthétiser les domaines temporel et spirituel, l’Islam surgit comme un puissant catalyseur pour la lutte pour plus d’égalité et de justice eu niveau mondial.
La contribution islamique à la civilisation universelle, poursuit l’auteur, se manifeste en maints domaines, de la médecine à la philosophie en passant par les sciences naturelles ; son héritage a été trop souvent dénigré par le subjectivisme qu’a historiquement manifesté l’Occident envers le monde arabo-islamique.
Le message coranique repose sur des valeurs humaines et spirituelles qui répondent aux plus hautes aspirations de l’homme. Ainsi, les religions, et en particulier l’Islam apparaissent où est consacré l’échec des idéologies et des systèmes, comme une nouvelle source pour promouvoir la paix la justice et la liberté.
Tout en ne rapportant pas ces citations, l’ouvrage de M. Benstaali cède au romantisme dans sa présentation historique de l’Islam.
L’argumentation fait large place à la rhétorique usuelle caractéristique de la phase d’apologétique dans laquelle sont enfermé des littérateurs musulmans depuis le choc colonial.
Toutefois, on peut saluer la sympathie réelle que manifeste l’auteur face aux autres religions monothéistes en particulier le judaïsme et le christianisme. Par là, M. Benstaali démontre sa volonté sincère de promouvoir la compréhension entre les familles spirituelles qui, à défaut de s’ignorer, demeurent trop souvent l’une pour l’autre objet de méfiance et de suspicion.
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