Mon père, Bonnardel et moi

Aristote Kavungu, MON PÈRE, BONNARDEL ET MOI, Ottawa, L’interligne, 2019, 82 pages.

Nuit blanche, no.157, hiver 2020

C’est l’histoire d’un Congolais vivant à Paris et dont le père a été injustement emprisonné et torturé par le cruel Django en République démocratique du Congo, durant une période de 10 mois : on se sait vraiment pour quelle raison.

C’est bien sûr un gros drame dans la vie du narrateur, Emmanuel, même si son père, un bon vivant, maintenant décédé, a souvent raconté cet événement indigne avec une ironie énigmatique.

Puis un jour, avant un départ prévu pour une longue durée, Emmanuel doit faire un appel, se rend dans une cabine téléphonique, et tombe-immense hasard-, sur le portefeuille oublié de Bonnardel. Ce dernier, professeur d’université, fait l’objet de l’attention médiatique du moment : il est accusé de crimes contre l’humanité, pour des actions menées il y a des décennies, en Indochine.

Emmanuel prend lien avec lui pour lui rendre son portefeuille, mais avec la ferme intention de tirer avantage de cette rencontre si imprévue pour comprendre la psychologie tordue et cruelle de Bonnardel, et indirectement celle de Django, le tortionnaire de son père.

Ce roman court, mais intense, d’un auteur d’origine africaine installé au Canada pose une des plus difficiles questions qui taraudent tous les passionnés d’histoire : comment expliquer l’horreur, l’inhumanité liée à l’exécution de la violence de masse. Avec quelques pistes de réponse, mais peut-on vraiment répondre à cette troublante question ?

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