La Voix sépharade, mars / avril 2023 (p.76-77)
Yvan Cliche
Les moments passés sur une patinoire sont toujours parmi les plus beaux de la semaine pour Julia Benarroch. L’adolescente de 15 ans de Côte St-Luc, élève au secondaire 4 à l’école Maimonide de Montréal, entretient une passion pour le sport chéri des Canadiens depuis les premiers moments où elle a chaussé des patins, vers l’âge de 8 ans.
Julia joue maintenant au niveau le plus élevé du hockey féminin pour les Warriors du Lac St-Louis, une région qui a vu émerger nombre de grands talents du hockey professionnel depuis des décennies.
Récemment, en décembre, elle a été invitée à un essai en vue de la constitution d’une équipe masculine de hockey qui représentera Montréal aux JCC maccabi games, une compétition pour adolescents juifs (12-17 ans), qui se tiendra en Israël lors de l’été 2023.
Pour cette évaluation de son potentiel hockey, un samedi soir, Julia affronte des garçons de son groupe d’âge : des jeunes de fort habiles, avec des tirs au but foudroyants, que Julia affronte avec aplomb. Résultats des tests d’évaluation ? Julia fait l’équipe et ira représenter Montréal en Israël !
« Très jeune, je me suis mise à regarder le hockey à la télé et j’ai eu envie d’essayer la pratique de ce sport », raconte Julia. Une fois inscrite dans une ligue locale, son choix s’est rapidement porté vers la position la plus stratégique : celle de gardienne de but. Depuis, elle vit une véritable passion pour ce sport pratiqué depuis plus de 100 ans au Canada.
À preuve de cette passion, Julia est sur la patinoire presque tous les jours : la semaine pour les entrainements et la fin de semaine, pour des matchs organisés, un peu partout au Québec.
Sa mère, Nadine Familiant, qui la transporte quotidiennement aux arénas et qui assiste à tous ses matchs, raconte que, lors de rassemblements familiaux ou amicaux, Julia se rassemblait d’emblée autour des invités qui poursuivaient leur conversation en gardant un œil sur le match de hockey en cours à la télé.
Gérer son horaire exige bien sûr beaucoup de discipline de la part de Julia : il faut jongler entre les obligations scolaires et le temps passé sur la glace. La jeune fille dit apprécier le soutien de son école, qui l’accommode au mieux pour gérer les nombreuses heures consacrées à son sport.
Sa vie d’athlète impose aussi quelques sacrifices, dont par exemple celui de parfois manquer des fêtes d’amies.
Aider d’autres jeunes amoureux du hockey
Son amour du hockey est si grand que l’adolescente trouve du temps pour donner, à titre bénévole, des cliniques à de jeunes gardiens de but.
Quand La Voix sépharade l’a rencontrée, Julia arrivait d’une séance d’enseignement sur l’art de garder les buts d’une durée de trois heures auprès de jeunes de 7 à 9 ans de l’est de Montréal. Une séance organisée dans le cadre de la Célébration du hockey féminin Caroline Ouellette, du nom d’une joueuse du Québec titulaire de quatre médailles olympiques obtenues entre 1998 et 2018.
L’athlète modèle qui l’inspire est le gardien de but québécois Marc-André Fleury. M. Fleury est un sportif originaire de Sorel, actif au niveau professionnel depuis 2003, avec près de 1000 matchs en carrière, et champion olympique avec l’équipe du Canada (2010). Il est aussi récipiendaire de trois coupes Stanley, trophée emblématique du hockey professionnel en Amérique du Nord.
La mère de Julia nous montre d’ailleurs une photo de sa fille avec le légendaire hockeyeur québécois, lors d’un passage à Montréal. Signe de complicité, M. Fleury a même posé sa signature sur les jambières qu’utilisent Julia…
Comment Julia compose-t-elle avec la pression mentale qui vient avec la position de gardienne de but ? Il est important de bien gérer ses émotions. « Après un but marqué contre moi, je pousse la rondelle hors du filet, je vais donner quelques coups de patin hors de mon cercle afin de garder ma concentration. Comme gardienne, tu dois seulement penser au prochain arrêt. »
Une approche qui lui sert bien. Julia savoure particulièrement un tournoi joué en 2022, pour une coupe nommée Bélair-Direct. Durant un match, elle a fait face avec succès à sept tirs de barrage. Et, pour le dernier match, soit la grande finale, Julia a blanchi ses opposants dans un affrontement serré, qui s’est terminé 2 à 0.
Pour la suite de sa vie d’athlète, Julia envisage de poursuivre ses études au Cégep, puis à l’université, mais dans une institution membre d’une ligue organisée de hockey féminin affrontant d’autres établissements scolaires de même niveau.
Une nouvelle ligue féminine de niveau professionnel a débuté en 2023 ses activités en Amérique du Nord. Elle compte une équipe basée à Montréal, nommée la Force de Montréal. La ligue compte présentement des formations à Toronto, et aux États-Unis à Boston, à Buffalo, au Connecticut, au Minnesota, au New Jersey.
Quand on lui demande si un jour elle aimerait endosser l’uniforme de la formation montréalaise, le visage de Julia s’illumine : ses yeux scintillent et elle arbore un large sourire…
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