Jin Xing, Rien n’arrive par hasard, Paris, Robert Laffont, 2005.
Nuit blanche, numéro 100, octobre 2005
En terminant ce livre, on se dit que l’auteure n’était manifestement pas appelée à une vie rangée et ordinaire. Qu’on en juge : cette étoile féminine de la danse professionnelle en Chine, avantageusement connue en Europe grâce à de nombreuses tournées dans les grandes capitales, a commencé sa carrière comme… homme, à titre de danseur dans l’armée nationale chinoise.
Convaincu très jeune de son « anormalité », l’individu commence sa vie d’adulte en tant qu’homosexuel. Parallèlement, il obtient rapidement du succès sur le plan professionnel. Ces triomphes lui permettent de voyager et, liberté occidentale aidant, l’idée d’un changement de sexe émerge, qui lui permettrait de retrouver sa vraie nature : celle d’une femme.
Citant la maîtresse de Mao, elle écrit : « C’est une femme comme cela que je souhaite devenir : une femme qui crée son propre destin, qui se dégage de ses origines obscures et s’élève jusqu’à devenir une princesse ».
Le livre est finalement surtout centré sur ce thème du changement de sexe, enrichi de la description de la carrière ascendante de l’artiste, qui a toutefois dû abandonner la danse pour la conception de spectacles, à cause de complications liées à l’opération, effectuée en Chine. Sa vie, volage et imprévisible, prend un tournant abrupt au début de la trentaine, alors qu’elle adopte, l’un après l’autre, trois enfants.
Si rien n’arrive par hasard, dit l’auteure, c’est que ce cheminement, singulier et atypique, a été prévu dans les grandes lignes par la voyante de sa mère.
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