Magazine Courants, novembre-décembre 1991
Le rire. Geste bien humain, mais qui fascine nombre de chercheurs, qu’ils soient psychologues, neurologues ou physiologistes. Car le rire est le propre, semble-t-il, de l’évolution de la vie animale. C’est l’humain, en effet, qui possède le rire le plus élaboré, plus que tout autre animal.
Ce que l’on sait, c’est que le rire est l’affaire de l’hémisphère droit du cerveau, siège de la créativité et des émotions. Lorsque l’on rit, l’air peut être projeté à plus de 100 km/h hors des voies respiratoires, entraînant un manque d’oxygène et une accélération du rythme cardiaque. Si vous êtes aux prises avec un rire soutenu, votre abdomen se contracte et vos jambes se relâchent : vous êtes tordu en deux. Quand vous reprenez vos sens, votre état s’apparente à la sérénité ressentie après une relation sexuelle, en raison de l’abondance des neurotransmetteurs répandus dans le cerveau et du retour à la normale des artères et des muscles.
Contraction physique si intense qui fait que, souvent, le rieur ne se souvient plus de la raison ayant provoqué son rire. Mais le rire joue aussi un rôle social : il rapproche les individus et cimente la cohésion d’un groupe, voire d’un peuple. Ces blagues où nous nous moquons des autres ne nous font-ils pas croire que nous sommes dans le bon camp ?
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