Lee lacocca, Iacocca, Paris, Robert Laffont, 1985.
Nuit blanche, no. 21, décembre 1985-janvier 1986
Lee lacocca est un autre de ces noms-mythes venant s’ajouter à la nomenclature des héros légendes qui modèlent et entretiennent la gloire et la renommée de l’épopée américaine.
Son aventure est rocambolesque, extraordinaire, toute façonnée et nourrie par le mythe américain de la réussite.
Travail, persévérance, volonté, goût de la réussite, autant de valeurs dont Lee conçoit l’importance et qu’il s’efforce d’appliquer.
Adolescent, il aspire à devenir riche, probablement en bonne partie pour faire plaisir à son papa, Italien débarqué en Amérique au début du siècle, et à qui il voue une grande admiration.
La force de Lee lacocca réside sûrement en ce qu’il n’a jamais tergiversé sur les objectifs qu’il se fixait. Pas d’énergie inutilement dépensée à tenter de se découvrir une vocation ou à débattre des valeurs morales du capitalisme !
Lee est un homme d’action, qui aime les défis et qui croit fermement à la compétition, source de dépassement. De son ascension à la présidence de Ford Motors jusqu’à son renvoi spectaculaire, Lee démontre ses qualités indéniables dans le secteur de l’industrie automobile. Il fera preuve d’une persévérance sans pareil lorsqu’il procèdera au sauvetage miraculeux de la firme Chrysler.
Déjà rendu célèbre par les spots télévisés enregistrés pour cette compagnie, Lee sera dès lors porté au rang de héros national. Au moment où l’Amérique de l’ère Reagan se cherche une nouvelle fierté, voilà enfin un All American boy qui a réussi en mettant à profit les « valeurs de base » de l’Amérique profonde.
Iacocca renvoie à l’Amérique une image idéalisée d’elle-même, celle dans laquelle elle aime se reconnaître.
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